Come back and many questions [R. Ben]

Vêtue d'une robe bleue avec un petit gilet en maille blanc, la journée pour la jeune femme avait été très rythmée, la petite Rose ne s'était pas arrêtée de courir dans tous les sens, en quelque sorte cela l'amusait. Rose était son rayon de soleil, elle ne le niait pas. La petite main de sa fille dans la sienne, Rose la lâcha rapidement pour s'avancer vers le jeu au parc, Cassandra lui cria de faire attention mais la petite fille était déjà en haut du tobogan. Rose était une petite fille casse cou, elle aimait peu les petites robes roses que sa maman lui mettait. Elle était plutôt passionnée par manger de gros hamburgers dans les fast food mais le contraste était intéressant lorsqu'on voyait Rose jouer aux barbies, parce que ça elle adorait. Son gobelet de café noir dans sa main droite, Cassandra avait un oeil attentif sur Rose jouant avec les autres enfants dans le parc.

Passant une main dans ses cheveux blonds, elle sourit en regardant Rose s'amuser. Restant debout, elle se retourna assez brusquement, bousculant une personne derrière elle, le café tomba parterre et Cassandra grimaça puis lança rapidement.

"Excuse moi, je ne vous avais pas vu."

Cassandra leva les yeux vers la personne puis se stoppa net, choquée, croyant rêver.

"Ben ???!" déglutissant difficilement en jetant un coup d'oeil discret à Rose.

S'écartant légèrement, elle fut complètement assommée par l'homme qu'elle avait en face d'elle. Très vite mal à l'aise, elle eut l'impression qu'elle allait s'évanouir d'un temps à l'autre.

Messages : 10 Date d'inscription : 23/02/2009

S’aérer la tête était la raison précise pour laquelle, il était venu se réfugier à Milwaukee. Il était sensé parvenir à faire le vide. C’était son vœu. Pourtant, c’était loin d’être aussi facile. Il y avait encore la douleur de la perte de sa grand-mère, l’incroyable décision de tout lui léguer et il y avait cette maison. Elle avait été le témoin de beaucoup de moments passé avec elle. Chaque pièce lui rappelait sa grand-mère. La première personne depuis la mort de son frère qui lui avait apporté un véritable intérêt. Sa grand-mère l’avait aimé et l’amour qu’elle lui avait toujours porté, le faisait revenir en enfance. Dès qu’il songeait à elle, il était à nouveau cet enfant curieux de découverte, dévergondé et infatiguable.

La réalité était inévitable. Elle ne serait plus là. Il devrait s’y faire. En sortant de la maison, il marcha sans but précis. Aujourd’hui, il possédait beaucoup d’argent, un appartement et deux maisons. La maison de sa grand-mère à New York, puis celle de Milwaukee. Il devait se décider sur ce qu’il en ferait. Les revendre, il y songeait mais un détail le troublait. En agissant ainsi, il laissait s’envoler une partie de ses souvenirs qui restait entre ses murs. Etait il prêt à ça ? La réponse n’était pas claire dans son esprit. Les mains dans les poches de sa veste, il poursuivait son chemin avant de déboucher sur le parc. Il ne se souvenait pas d’avoir été l’un de ses enfants sur le toboggan géant rouge et jaune. Pourtant, il avait du y venir. C’était même sur. Sa grand-mère n’aurait jamais eu la force de le priver d’un tel moment en plein air.

Le denim noir qu’il portait affinait sa taille, parait il. A vrai dire, il n’en savait trop rien. Vêtu d’un sweat large et d’une veste rajusté par-dessus, il poursuivait sa route sans réellement voir les passants. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas la personne se retourner brusquement. Accusant le coup, il ferma les yeux une brève seconde alors que la jeune femme s’excusait.

« - Aucun souci, y’a pas mort d’homme. » assura-t-il en rouvrant les yeux. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas prêté attention au monde qui l’entourait. Des enfants près de l’aire de jeu, jouaient gaiment dans un piaillement d’enfants tandis que certains parent discutaient entre eux. Cette vision était secondaire. Il était focalisée par la vision de la jeune femme qui venait de glisser son regard dans le sien en murmurant son prénom. Il sut qu’elle était tout aussi déroutée que lui, que de se retrouver en sa présence.

« - Cassie… » hoqueta Ben, incapable de détourner le regard. L’instant de surprise devrait être passé après quelques secondes, mais ça ne fut pas le cas. Ses yeux vissés dans les sien, il était abasourdis. Elle n’avait pas vraiment changé. Toujours aussi blonde, des yeux toujours aussi expressifs, un corps à damner et Dieu sait qu’il le connaissait ; et un sourire à faire fondre l’homme des glaces. Il n’avait jamais songé qu’il la reverrait. Et là, à Milwaukee, il se retrouvait près d’elle après une rupture survenue 4 ans plus tôt. Il n’avait pas prononcé d’autre mot que son prénom, tellement le choc fut intense.

« - J’avoue que je ne m’attendais pas à te voir… » souffla-t-il, mal à l’aise avant de poursuivre maladroitement, défaut qu’il n’était pas près de perdre. « Tu vas bien depuis… enfin… ça va toi ? »

Perdue dans ses pensées, elle tomba des nues en voyant Ben devant elle, elle était complètement secouée. Mal à l'aise, il semblait tout aussi abasourdie qu'elle à l'idée de la voir ici mais elle était certainement plus surprise que lui. Cassandra vivait ici depuis trois ans déjà et elle n'avait pas croisé une seule fois Ben en ville. Il s'empressa de lui demander comment elle allait. Cassandra se tourna doucement vers le parc à jeux regardant Rose jouer tranquillement. Elle se tourna alors vers Ben, elle l'observait, il avait changer. Elle remarquait qu'il était beaucoup plus musclé qu'avant, il paraissait même plus grand.

Croisant les bras contre sa poitrine, elle l'observa sérieusement.

"J'habite ici. Je vis ici depuis trois ans."

Elle le regarda, puis enchaina.

"J'aurais jamais pensé te revoir, surtout ici. Les Etats Unis c'est très grand."

Souriant doucement, un peu stressée, elle ne tenait presque plus debout.

"Donc, qu'est-ce que tu fais ici ?"

Le regardant, Cassandra soupira alors qu'elle entendit Rose crier "maman". Elle se tourna lentement, en ayant envie de se pendre sur le coup. Finalement Rose arriva vers elle recouverte de sable. Cassandra soupira puis passa une main dans les cheveux de sa fille, elle se baissa enlevant le sable avec sa main sous le regard incompris de Ben.

Messages : 10 Date d'inscription : 23/02/2009

A Milwaukee, il s’attendait à rencontrer des personnes de la connaissance de sa grand-mère. Il n’en aurait pas étonné le moins du monde. Elle savait se faire aimer des personnes, et se lier à eux. Tout le monde la trouvait adorable et charmante. D’ailleurs, Ben avait surement hérité de quelques trait de son caractère. Milwaukee était pour lui le synonyme de très bons souvenirs. Il y avait passé plusieurs été durant son enfance. Même à l’adolescence, il venait régulièrement rendre visite à sa grand-mère. Leur relation avait toujours été alimenté par cet amour sincère et franc entre eux. Mais il devait se faire à l’idée que ça devait désormais appartenir au passé.

Un détour par le parc. Il avait jugé bon cette soudaine balade. Voir d’autres personnes heureuse, mettrait fin à sa souffrance. Du moins, il l’espérait. Il avait apprit à gérer ces désagréments comme celui de perdre un être cher. La vie l’avait endurcit même si la redoutable absence de sa grand-mère laissait un vide en lui. C’est alors perdu dans ses pensées qu’il percuta une jeune femme et bien que le choc physique ne fut que très bref, il venait d’être complètement ébranlé par cette personne. Ses pensées devenaient incohérentes et une certaine tension l’envahit à l’instant où son regard se vissa au sien. Incapable de prononcer un mot sans être sur de commettre une bavure, il souffla son prénom.

Cassandra. Pas seulement un femme. Non, c’était bien plus que ça. Une étudiante, une petite amie, une femme terriblement sexy qu’il avait aimé, plus qu’il n’aurait cru ça possible. Machinalement, il commença à lui demander de ses nouvelles et ce fut la surprise qui dut se peindre sur ses traits. Elle vivait ici, à Milwaukee. Et depuis 3 ans. Accusant le coup de ses paroles, il songea qu’elle aurait bien eut le temps de rencontrer sa grand-mère à plusieurs occasions. Avait ce été le cas ? Il ne put néanmoins s’attarder sur ses pensées qu’elle poursuivit qu’elle ne s’attendait pas à le voir ici et que les Etats Unis étaient très grand.

« - Ma grand-mère a une maison ici… » répondit il évasivement. L’avoir en face de lui, lui rappelait d’excellents moments. Particulièrement leur relation. Rien n’avait été simple dans leur histoire mais ils avaient été heureux et ne s’étaient pas quittés fâchés. Il avait simplement eu une opportunité et il avait semblé prendre la bonne décision. Mais depuis quelques temps, il se demandait s’il avait réellement bien fait de choisir sa carrière à la fille qui lui avait prouvé qu’il pouvait aimer. L’intensité du regard de Cassie le troublait. Elle savait toujours aussi bien s’y prendre avec lui songea-t-il. Il crut même défaillir lorsque ce petit sourire naquit sur son visage. Elle était sublime et cette douceur qui se dégageait d’elle, raviva bien des souvenirs dans son esprit. La passion avait été le maitre mot de leur relation. Jamais, il n’avait rencontré une femme aussi entière qu’elle. Et quelque part, il ne le regretterait pas. Cassie posséderait toujours une partie de lui, que personne d’autre ne pourrait avoir. Ce fut sa question qui le ramena à nouveau à la réalité. Il pensait beaucoup trop depuis qu’il était ici. Il allait devoir songer à prendre de l’aspirine pour éradiquer la migraine qui surviendrait très bientôt.

Elle le fixait de ce regard à la fois peut être inquiet, bien qu’il n’en mettrait pas sa main à couper et cette étincelle de curiosité. Elle voulait vraiment savoir ou demandait elle ça, uniquement par politesse ? Il ouvrit la bouche prêt à répondre lorsqu’il la vit tourner subitement la tête vers les enfants puis finalement un petite tête blonde s’approcher d’eux. Au mot « maman », il se stupéfia. Il avait pu imaginer Cassie dans bien des situations, mais maman était bien la dernière de ses suppositions. Pourtant la tendresse des gestes de la jeune femme ne lui laissa pas le moindre du monde douter du lien qui l’unissait à la tête blonde près de lui. Il déglutit difficilement avant de répéter les mots de la petite fille.

« - maman ?! » articula-t-il encore ahuri. « Je… C’est… toutes mes félicitations… » se reprit il après une seconde. Prenant une lente inspiration, il songea que Cassie avait du avoir une vie bien remplie après leur rupture. Peut être même était elle fiancée, voir même mariée ! Son regard glissa alors sur sa main gauche et l’absence de bague le rassura d’une certaine façon. L’idée qu’un type ait pu lui faire un enfant, l’irritait. Il déglutit difficilement et posa son regard sur la petite fille. « Et cette jeune fille, s’appelle ? » essaya-t-il de reprendre avec un sourire tendre, croisant au même instant les yeux de Cassandra. Il était surprit, voir même sous le choc, mais c’était une agréable surprise. Car dans ses souvenirs, un part de lui l’avait toujours convaincu qu’un jour Cassie serait une bonne mère… contrairement à la sienne.

Cassandra avait encore du mal à le croire ici devant elle. Ils ne s'étaient pas quittés en mauvais terme mais soyons honnête une rupture est toujours douloureuse et celle ci l'avait été. Elle croisa son regard et il lui expliqua que sa grand mère avait une maison à Milwaukee, elle hôcha la tête curieuse de l'apprendre après toutes ses années. Elle fut un instant soulagée, croyant que Ben allait vivre ici. Elle ne supporterait jamais sa présence dans cette ville surtout après le secret qu'elle lui cachait. Enfin est-ce réellement un secret ? Il n'a jamais voulu d'enfants, et Rose est sa fille.

Cassandra entendit alors la voix de sa petite fille criant "maman". Se redressant, elle cacha un sourire crispé et regarda Rose revenir vers elle remplit de sable. Elle l'essuya puis l'embrassa sur le bout du nez en souriant doucement. Cassandra ne put s'empêcher de voir que Rose ne cessait de regarder Ben, elle le fixait intensément ce qui mit rapidement mal à l'aise Cassandra. Néanmoins, elle entendit Ben lui présenter ses félicitations.

"Et bien, merci mais elle n'est pas née hier non plus." ajouta Cassie avec un sourire.

Cassandra ajouta à Rose que Ben était un ami à elle, qu'elle l'avait connu il y a quelques années. Ben fixait Rose et lui demanda son prénom. Elle rigola en le fixant.

"Je m'appelle Rooooooose."

Cassie passa une main dans les cheveux blonds de sa fille souriant à son enthousiasme. C'est vrai que Rose avait peu connaissance des amis hommes de sa mère, d'autant plus que Ben était son véritable père.

"Tu es toujours dans la musique je suppose, c'était déjà toute ta vie à l'époque..." ajouta Cassie doucement en baissant la tête.

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Ben accusait encore le coup de la revoir, après toutes ses années. Bien sur, il ne s’agissait pas de dix années. Il fallait néanmoins reconnaitre, que jamais il n’avait songé qu’il la reverrait ici. Après tout, lui-même revenait ici pour la première fois depuis près de 5 ans. Cassandra avait marqué sa vie de bien des manière. Parce que sous ses airs de femme de caractère, elle possédait une véritable tendresse. Elle pouvait être attachante et douce, tout en étant cette femme irrésistible, pleine d’humour, déstabilisante et bourrée de charme. Sans parler des sensation qu’elle était capable de lui faire éprouver. Cassandra était un chapitre entier de sa vie. Et pour l’heure, il se sentait mal à l’aise. Non pas que sa présence en soit la cause, mais qu’il ne savait plus exactement ce qu’il devait dire. 4 années s’étaient écoulées sans qu’ils se revoient. Il n’allait pas lui parler de la pluie et du beau temps ?!

Pourtant, il ne put cacher sa stupéfaction une seconde fois. Maintes fois, il l’avait imaginer avec un enfant. Pas dans ses circonstances du moins. Pas en réagissant ainsi naturellement, pas en répondant au mot « maman ». Il était ébahit par sa tendresse et machinalement, après qu’il eut retrouver l’usage de la parole, il la félicita. La réponse de la jeune femme, le fit esquisser un sourire, qu’il dissimula en baissant la tête.

« - A moins qu’elle soit le fruit d’une quelconque expérience… elle te ressemble beaucoup. Elle est magnifique. » rajouta-t-il avec cette sincérité qui lui était particulière. Durant leur histoire, Ben n’avait jamais souhaité lui faire du mal. Il l’avait aimé. D’ailleurs, il était encore troublé en sa présence. A croire que certaines sensations se réveillait au fond de lui, en la présence de Cassie. Le fait qu’il n’ait personne dans sa vie actuellement était peut être une raison suffisante pour qu’il laisse son esprit divaguer. Mais il ne toucherait pas à Cassie. Plus maintenant. Elle était maman d’une petite fille adorable. Et il lui avait déjà brisé le cœur. Il s’était ordonné que jamais plus, il ne recommencerait.

Ecoutant Cassandra poursuivre, en expliquant à la petite fille qu’il était un vieil ami de sa maman, il ne put cacher son petit sourire. Un ami. Il avait été bien plus que ça. Mais mieux valait garder ça pour le jour où la petite fille deviendra une adolescente révolté qui aura choisi de rendre la vie de sa mère impossible. Son regard croisa alors celui de la petite blondinette. L’intensité de son regard le foudroya, tout comme son rire le détendit. Rose. C’était son prénom. Court, léger et terriblement tendre. Et il ne doutait pas que déjà à son âge, cette petite avait un caractère bien forgé.

« - Enchanté Rose. » fit il en saisissant sa petite main où des grains de sable persistait. « Je m’appelle Ben. » rajouta-t-il en s’accroupissant devant elle, tout en lui adressant un véritable sourire. Il était littéralement en adoration devant elle. Il avait la copie conforme de Cassandra sous les yeux et cette constatation le ravissant. Aucune autre petite fille ne pouvait être plus irrésistible que Rose. « C’est un très jolie prénom… »

« - C’est maman qui l’a choisit. » répliqua la blondinette, en levant les yeux vers sa mère avant de finalement fixer Ben. « Tu veux bien venir jouer avec moi ? »

La question le dérouta sur le coup et pourtant, c’était comme s’il était incapable de lui résister. Parce qu’il lui rappelait trop la jeune fille qu’il avait connu bien des années plus tôt. Une jeune femme irrésistible et convaincante. La seule qu’il avait réellement aimé. Hôchant simplement la tête à l’adresse de Rose qui cria un « suuuuuuupeeeeeeeeeeeeeeeeeer !! », il ne put contenir son propre rire. Il croisa alors les yeux de Cassandra qui le fixait intensément, comme si elle cherchait une réponse. Elle considéra alors le moment adéquat pour changer de sujet et à sa remarque, il se redressa lentement. Il eut la vague impression que Cassandra évitait son regard.

« - En effet… mais disons que depuis quelques temps, j’ai réfléchi et certaines choses ont changé pour moi. » lança Ben assez évasivement. « Si tu es encore dans cette ville… c’est que tu as trouvé un emploi de photographe, je suppose. Ça ne doit pas être très simple avec Rose… » enchaina-t-il en posant un regard à la fois curieux et inquiet sur elle. Il ne devait pas s’investir. Rester en dehors. Avoir une simple conversation. Aucun geste d’affection et surtout, cesser de la détailler comme un homme déjà sous le charme.

Son regard dans celui de Ben, il lui dit que Rose était magnifique, elle sourit en lui murmurant un merci sans savoir qu'il y était pour beaucoup. Rose se tenait entre eux, puis leur sourit. Cassie croisa le regard de sa fille, elle était en face de son père et elle ne le savait pas, quelque part ça lui faisait mal au coeur. Rose se présenta à Ben, et elle remarqua qu'il était sous le charme. Elle fronça les sourcils, le regardant attentivement. Il ne lui avait jamais dit qu'il n'aimait pas les enfants, il n'en voulait pas c'est tout mais il en avait un, Rose, il était le papa d'une petite fille. Rose s'empressa de lui demander s'il voulait jouer avec elle. Cassandra lui sourit.

Cassandra ajouta alors qu'il devait faire encore de la musique, et il le confirma. Il rajouta qu'elle devait alors avoir un emploi de photographe en ville.

"Oui, je suis photographe pour un magazine."

Cassie esquissa un sourire en le regardant. Ben rajouta que cela ne devait pas être simple avec Rose. Elle secoua la tête.

"En réalité, ça va. Elle est rentrée à l'école cette année et elle est très douée. Ma mère m'aide, elle vit ici à Milwaukee. Je gagne bien ma vie, même si je ne suis pas riche mais ça va...Rose est la plus belle chose que j'ai."

Elle ajouta un sourire puis enchaina.

"Tu as...tu as des enfants, une femme ? Je sais que c'était pas ta tasse de thé à l'époque mais...tu as peut être changé."

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Il était difficile pour lui de ne pas être admiratif, devant cette blonde aux yeux bleus si expressif. Elle lui rappelait Cassie de bien des manière. Depuis leur rupture, il avait prit un soin particulier à ne pas se laisser aller en pensant à elle. Il avait prit des décisions en connaissance de cause et la souffrance qu’il lui avait infligé, il savait dorénavant qu’elle n’avait pas été la seule à le ressentir. Lui-même s’était fait souffrir, mais il ne s’en était rendu compte que plus tard. Trop tard pour être exact. Lorsque Rose lui posa sa question, il n’eut pas besoin de réfléchir. Cette petite fille possédait quelques chose qui l’empêchait de lui refuser quoi que ce soit. Hochant la tête à sa requête, il ne fut néanmoins pas long à plonger de nouveau son regard dans celui de Cassie qui le dévisageait intensément.

La conversation dévia sur son travail. Il préféra rester évasif. Bien sur, la musique faisait toujours partie de sa vie. Elle le ferait surement éternellement. Supposant qu’elle devait avoir trouvé un emploi de photographe, ce qu’il formula tout haut, elle lui répondit qu’elle était effectivement journaliste dans un magazine.

« - On dirait que je ne m’étais pas trompé. Je t’ai toujours dit que tu parviendrais à avoir ce dont tu rêvais… » dit il, simplement en songeant aux milliers de discussion qu’ils avaient pu avoir. Machinalement, il fit revenir le sujet de Rose dans la conversation, ajoutant que ça ne devait pas être simple pour elle. Cassie expliquait sans difficulté que sa vie n’était pas parfaite et qu’elle n’était pas riche, mais qu’elle avait sa mère qui l’aidait de temps à autre et qu’elle s’en sortait. De plus, Rose était la plus belle chose qu’elle avait eu dans sa vie. Cassie pouvait être émouvante de bien des façons différentes. Elle savait touché ses interlocuteurs sans même le réaliser.

« - C’est bien que tu ne sois pas toute seule… que tu ais de la famille… » murmura-t-il alors que les propos de Cassie le troublait. « Tu veux dire que tu l’élèves seule ? » demanda Ben alors, réalisant qu’il allait surement trop loin. « ces pas mes affaires. Je suis désolé… c’est juste que… je ne t’imaginais pas dans cette situation. »

Evidemment ! Les seules fois où il laissait son imagination déborder, c’était lorsqu’il se mettait à penser à elle, et qu’ils se donnaient une dernière chance. Ce qui était bien loin de la réalité. Elle ne lui laissa pas le temps de se pencher sur ses pensées, enchainant sur quelques questions personnelles. S’il avait eu du bon sens, peut être l’aurait il rembarrer sans états d’âmes mais quelques secondes plus tôt, il avait croisé son sourire. Un sourire tendre et terriblement sexy sur les traits de Cassie.

« - Disons plutôt que je suis marié à mon travail. Tu sais que j’aime écrire, composer… je ne me suis pas donné l’opportunité à rencontrer des femmes. » tenta-t-il de répondre le plus sincèrement avant de réfléchir à sa remarque sur le fait qu’il ne voulait pas d’enfants. « A vrai dire… C’est pas que je ne veux pas d’enfants. Je ne sais pas si j’y serais prêt un jour mais c’est une expérience unique que j’espère vivre au moins une fois dans ma vie… la vérité je crois, c’est que je ne voudrais pas voir naitre mon enfant, et qu’il ne possède pas le minimum vital à sa survie. Il aura besoin de chaleur, de ses deux parents qui s’aime, de protection et d’amour. Aujourd’hui, je sais que je pourrais lui apporter tout ça… mais pour l’instant, il n’y a personne dans ma vie. Ainsi toute la question est réglée… » acheva-t-il en lui adressant un tendre sourire. « Tu m’as l’air bien curieuse ? aurais-tu en tête de me présenter une de tes amies journaliste ou photographe avec qui tu travailles ? » rajouta Ben avec ce petit sourire qu’il lui avait si souvent adressé par le passé.

Il semblait curieux de savoir ce qu'elle devenait. Elle avait aussi peur de lui parler de sa vie, de lui apprendre que Rose était sa fille. En réalité, elle s'était toujours mit dans la tête qu'elle ne le reverrait jamais. Il lui dit que c'était bien pour elle qu'elle est de la famille, Cassie lui sourit.

"J'ai ma mère et mes amis, c'est important pour moi."

Il lui demanda alors si elle élèvait seule Rose, Cassandra baissa la tête alors qu'il s'excusait de lui demander ça.

"Et bien, oui. Je l'élève seule...personne n'a encore voulu me prendre moi et Rose en même temps." ajouta t'elle en ironisant légèrement.

Souriant très doucement, il lui dit être également seule, marié à son travail, toujours dans la musique mais plus dans la composition. Cassandra hocha la tête, l'écoutant. Elle essaya de le questionner sur son envie d'enfant et il s'expliqua clairement face à elle. Cassie baissa la tête, à l'entente de sa réponse. Etait il prêt à apprendre que Rose était sa fille ? Souriant, Ben lui lança qu'elle était curieuse et si ça avait un rapport avec le fait qu'elle veuille le caser avec une de ses copines de travail. Cassandra soutint son regard, haussant les épaules.

"Tu pourrais plaire à pratiquement toutes les femmes à l'endroit ou je travaille. Surtout que la plupart sont mannequins...un homme tel que toi aiment forcément les mannequins." ajouta t'elle doucement.

Cassandra ajouta un sourire le fixant. "J'ai souvent voulu t'appeler, ou t'écrire. Je suis heureuse que tu ailles bien après toutes ses années..."

Rose arriva alors en courant vers eux, en rigolant. Elle fixa Ben puis sa maman.

"Pourquoi est-ce que le monsieur il resterait pas manger avec nous ? On est toujours que toutes les deux, j'aimerais bien voir un monsieur à la maison." lança Rose très spontanément.

Cassandra sourit à sa fille alors Ben rigola. Cassie était légèrement mal à l'aise mais Rose ne s'arrêta pas là. Rose se rapprocha de Ben, presque triste, avec son petit visage d'ange et ses yeux couleur océan.

"Dis Ben, tu as connu mon papa toi ?"

Messages : 10 Date d'inscription : 23/02/2009

Il n’avait jamais imaginé cette situation. La revoir était une bénédiction. Cassie avait marqué son existence. A son contact, il avait découvert qu’il pouvait être un homme généreux et bon. Malgré l’absence de figure paternelle dans sa vie, Ben était devenu un type bien. Sa vie avait été chargé de souffrance mais il aimait se dire qu’il en avait tiré de bons enseignement. Alors effectivement, la revoir était une véritable suprise. Une bonne surprise même. La discussion entre eux était parsemé de quelques silences et malaise. Après tout, n’était ce pas normal ? Son but n’était pas de la faire souffrir de nouveau. Elle sembla apprécier ses remarques et lui sourit en lui rappelant que c’était important pour elle d’avoir sa famille et ses amis. Il ne l’avait pas oublié. Un petit sourire envahit alors son visage, son regard se rivant au sien durant quelques secondes.

Pourtant il changea radicalement de sujet. Etre près d’elle, lui rappela combien sa présence pouvait être apaisante. Néanmoins, il se souvenait qu’ils avaient pu avoir maintes disputes mais que ça n’avait en rien modifier l’attirance qu’ils avaient éprouvés l’un pour l’autre. La réponse de Cassie le fit lever les yeux au ciel.

« - vraiment ? » s’enquit-il machinalement avant de rajouter : « Ils ne savent pas la bêtise qu’ils ont commis. Une femme comme toi, ça ne court pas les rues… et je suis persuadé que Rose est une petite fille adorable… »

Il était on ne peut plus sincère. Evidemment, il était sortit de sa vie des années plus tôt mais Cassie il la connaissait plutôt bien, même si leur histoire ne s’était pas terminée comme dans un conte de fées. Tout ce qu’il souhaitait était de la voir heureuse. L’imaginer seule et élevant sa fille, lui faisait mal au cœur. Car elle pouvait aisément rendre un homme heureux. Il avait tenu cette place et c’était surement ce qui le déchirait. Cassandra le questionna quelque peu sur sa vie et instinctivement, il lui demanda si elle cherchait à le caser. C’était une façon légère de prendre la température entre eux. Il ne pensait encore à se poser avec une femme et des enfants, même si l’idée ne lui déplaisait pas. Il était libre de travailler d’où il le souhaitait. Les contraintes étaient infimes mais pour le moment, il avait d’autres détails à régler. Son travail prenait une place secondaire à l’instant précis. A sa remarque sur les mannequins, il plongea son regard dans le sien en se pinçant les lèvres.

« - Les mannequins sont des icones. Personnellement, je les ais toujours trouvé trop minces… Beaucoup d’hommes sont en extases devant de tels individus. Pas moi. C’est une question de goût… » marmotta-t-il en lui adressant un lent sourire irrésistible. Cassie avait toujours eu un effet sur lui. Sa présence y était pour beaucoup. Elle savait le mettre en danger et lui rappeler que la vie était courte. Elle était forte en apparence mais au fond d’elle, il y avait cette vulnérabilité qu’il avait pu découvrir tout au long de leur histoire. Une fragilité qui l’avait toujours séduit. Lorsqu’elle poursuivit en expliquant qu’elle avait toujours souhaité le contacté, il tourna brièvement la tête vers l’aire de jeux où il distingua très vite Rose.

« - J’aurais pu tout aussi bien faire le premier pas. » murmura-t-il en retrouvant le regard de Cassie. « Pour ce que j’ai fait… je suis désolé Cassie. Vraiment. Tu ne méritais pas de souffrir… » s’excusa-t-il, n’ayant aucun mal à imaginer la souffrance qu’elle avait du endurer à cause de lui. « Si ça peut te soulager, j’ai finit par comprendre que la vie était subtil compromit de décision entre le professionnel et le privé. En y réfléchissant, j’aurais très bien pu faire un autre choix à l’époque… et ça n’aurait surement pas entravé ma carrière. Tu mérite de trouver un homme qui t’aime pour toi et ta fille. C’est tout le bonheur que je te souhaite… » On ne doutait jamais de sa sincérité. Il avait aimé Cassie. Plus qu’il ne se l’était imaginé. D’ailleurs, il ne voulait pas imaginé un autre dans la vie de la jeune femme, que lui. Cette idée lui était intolérable. Il voulait l’entendre rire à nouveau, croiser une fois de plus ce sourire irrésistible qu’elle lui avait adressé par le passé et partager des moments privilégié avec elle. Pourtant, il savait que cette idée n’était pas envisageable. Il ne savait d’ailleurs pas s’il comptait rester à Milwaukee. Son amitié était importante, et la gâcher serait une monumentale erreur.

L’arrivé soudaine de Rose le fit à nouveau sortir de ses pensées et il ne put s’empêcher de rire au propos de la petite blondinette, qui questionnait sa mère. La lueur d’inquiétude qui traversa le regard de Cassie le troubla. C’était une chose qu’il n’aimait pas voir chez elle. Il en avait toujours été ainsi. S’accroupissant finalement devant la petite fille, il laissa à Cassie le temps de se reprendre tandis qu’il écoutait à nouveau Rose le questionner. Connaissait il son papa ? Les interrogations de Rose le dépassait. Elle ne savait pas qui était son père et lui non plus. Levant un bref instant les yeux vers Cassie, il prit une lente inspiration avant de baisser ses yeux dans ceux de Rose.

« - ça fait très longtemps que je n’ai pas vu ta maman… » expliqua-t-il sans répondre néanmoins à la petite blonde. « Mais tu sais quoi ? je suis persuadé que ton papa t’aime très fort. Et qu’un jour… tu pourras le disputer pour ne pas avoir été là et jouer avec toi… » sourit il à la petite fille en passant une main sur sa joue.

Il n’était pas vraiment rassuré. Les yeux de Rose lui apprenait qu’elle voulait connaitre son père. Ce qui était tout à fait compréhensible. Se relevant, il hésita puis finalement croisa le regard les yeux de Cassie.

« - A son âge… ça ne doit pas t’être toujours facile de répondre à ses questions… » souffla Ben, touché par les paroles de Rose quelques minutes plus tôt.

Leur discussion était calme et franche, ils s'étaient toujours respectés pour tout et elle appréciait ça. Elle lui fit part du fait qu'elle avait voulu l'appeler ou lui écrire mais il rajouta qu'il aurait également pu le faire et il s'excusa pour leur rupture, Cassie haussa les épaules lui adressant un sourire, elle appréciait ce qu'il lui disait. Dans un sens, elle ne lui en avait jamais voulu d'avoir choisi sa carrière, elle l'aimait et elle ne voulait que son bonheur. Ben lui avait donné un merveilleux cadeau, Rose et quelque part Ben était toujours resté dans sa vie à travers Rose. Il lui dit qu'il avait cependant changé aujourd'hui et qu'il n'aurait surement pas fait pareil. Cassandra lui sourit.

"Tu n'as rien à regretter. Tu avais une très belle carrière qui s'offrait à toi, et on était jeunes, tellement jeunes. On aspirait pas aux mêmes choses, c'est tout."

Rose arrivait, toute heureuse prêt de Ben. Par malheur, Rose questionna Ben sur son père. Cassandra roula des yeux, puis entendit Ben dire à Rose que son papa devait surement l'aimer très fort en passant une main sur sa joue. Cassandra regarda Rose enlacée Ben ce qui l'émut et l'étonna. Sa fille la regarda en souriant.

"J'aimerais bien que mon papa soit beau comme Ben, maman."

Cassandra adressa un sourire amusé à sa fille avant que cette dernière reparte jouer. Cassie croisa le regard de Ben. Se doutait-il que Rose était sa fille ? Il lui dit alors qu'à l'âge de Rose, il était difficile de répondre à toutes ses questions.

"Oui, mais c'est moi qui ait des secrets pour elle et je ne devrais pas. Elle est très intelligente, parfois ça me dépasse."

Cassie baissa la tête.

"Ben, Rose a trois ans...et je n'ai jamais eu d'autres hommes dans ma vie que toi après. Tu peux faire comme si on ne s'était jamais revus, mais au fond de toi, tu sais déjà qui est Rose pour toi. Je te demande rien du tout, rien. Absolument rien."

Cassandra se tourna vers Rose s'apprêtant à l'appeler pour rentrer.

Messages : 10 Date d'inscription : 23/02/2009

Dans d’autres situation, la discussion aurait pu être bien plus mouvementé. Plusieurs années s’étaient écoulées sans qu’ils ne se parlent. Il n’était pas amer de leur situation, juste le regret de l’avoir blessé. Ben avait toujours beaucoup de respect pour les femmes, surement parce qu’il avait été en majeure partie élevé par des femmes. De plus, Cassandra avait toujours eu une place particulière dans son cœur. La réponse de Cassie le toucha même s’il éprouva un petit regret. Ils n’avaient pas eu les mêmes aspirations à cette époque et il savait que les derniers mois, il l’avait délaissé. Il avait moins prêté attention à elle, alors qu’il se penchait déjà plus sur sa carrière. Ça avait été une rupture en douceur mais il ne pouvait s’empêcher de le regretter. Il aurait pu tout avoir avec elle, aujourd’hui il le réalisait complètement.

« - le fait d’être jeune n’est pas une excuse. J’aurais pu te rendre heureuse et poursuivre la carrière. Tu as réellement compté pour moi. Le temps que je réalise combien tu comptais pour moi… c’était trop tard… » murmura Ben, en se souvenant de combien cette dure réalité l’avait ébranlé.

S’accroupissant devant Rose, il ne savait exactement quoi lui répondre. Elle ressemblait tant à Cassie, qu’il ne pouvait cacher son trouble. Répondant à ses questions, bien que très évasivement, ses doigts balayèrent la joue de Rose qui poursuivait sur un commentaire qu’elle adressait à Cassie. Elle était si spontané et naturelle qu’il se demandait si on pouvait résister à un ange comme elle. Sans un mot, elle repartit jouer tandis qu’il se redressait et que son regard obliquait dans celui de la jeune femme qu’il avait aimé.

« - Tu n’as pas à t’en vouloir. Tu la protèges. Tu penses au mieux pour elle, à son équilibre. Si tu agissais autrement, tu t’en voudrais encore plus. Cassie, tu es une bonne mère. Il suffit de la voir pour savoir que ta fille t’aime et qu’elle ne t’en veut pas de faire des secrets. » s’enquit il, doucement en lui adressant un sourire rassurant. « j’aurais aimé avoir une maman comme toi ! »

Ils avaient vécu tous les deux depuis leur rupture et ainsi, même s’il n’appréciait guère l’idée de l’imaginer avec un autre, il ne pouvait lui reprocher d’avoir eu un enfant. Ses propos le déroutèrent. Il ne s’était pas attendu à une confession. L’idée que Rose soit sa fille ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Il était dérouté par ses propos. Secouant la tête, puis ouvrant de grands yeux, avant de finalement froncer les sourcils. Tout ça était soudain et il était sous le choc. Cassie n’avait eu personne dans sa vie depuis leur rupture. Toutes les informations se bousculaient dans son esprit. Il était ainsi le père de Rose.

« - Je.. Rose… enfin… Cassie… » balbutia Ben, incapable de poursuivre en tournant finalement la tête vers la petite fille. « C’est… beaucoup. Je veux dire… je ne m’y attendais pas. » se reprit il après quelques secondes. « Rose est… ma fille. » compléta Ben en se mordillant la lèvre inférieure. Son regard vint alors se river à Cassandra. « Je crois que je pourrais m’y faire… » ajouta-t-il en lui adressant un demi sourire, ne sachant exactement sur quel pied danser avec elle.